Dom Juan

C’est aussi un road movie, Dom Juan. Une course poursuite. L’amour en fuite…
Il court, il part (à la dérive), il se cache, il se bat, accompagné du seul Sganarelle, son boulet, son Sancho, son compère, comme dans les grands duos comiques, sauf que là…


Mais il fuit quoi, il fuit qui, Dom Juan ? Des femmes qui le traquent ? Des hommes qui le menacent ? Jusqu’aux morts qui reviendraient presque le hanter !

Et s’il se fuyait lui-même, Dom Juan ? S’il fuyait sa propre vie, ce monde où il ne trouve pas sa place, parce que pour lui, Dom Juan, le monde, la vie, c’est pas ça, c’est beaucoup plus que ça, c’est… l’Amour ? Peut-être, mais surtout pas dans le mariage imposé, les promesses impossibles, les déclarations menteuses, les fiançailles, les … Dieu ? Peut-être aussi, mais pas dans les superstitions, les croyances, les bêtises racontées aux benêts : Enfer, Paradis, miracles…

C’est l’Humain sûrement, mais sans les hypocrisies, les vanités, le matériel, la routine, tous ces trucs qui encrassent le cœur…

Alors, bien sûr, il ne trouve rien, Dom Juan. Il se perd, il s’ennuie, il devient agressif, violent, il joue avec le feu… et il décide enfin de faire demi-tour.

Il revient chez lui, Dom Juan, pour le regarder en face, ce monde qui le suicide. Il fait entrer créancier, famille, femme… invite à son dernier repas ceux qu’il fuyait, ceux qu’il détestait, il se déguise en eux, les singe, mais ils ne le remarquent pas, aveuglés par leur propre miroir.

Jusqu’à ce que, invitée de la dernière heure, la Mort frappe à sa porte, elle aussi, peut-être la seule amie, peut-être la seule issue, et alors, ensemble, se donnant la main, ils se laissent séduire… et partent à nouveau.

Francis Azéma

Représentations passées


  • 19/01/2018 : Centre Culturel Soupetard, Toulouse (31)