Ce spectacle est né d’une idée fulgurante, qui vient tout d’un coup, où tout à coup j’ai la conviction que c’est ça qu’il faut faire, que c’est la bonne idée… Quand ça se passe comme ça, jusqu’à présent cela ne s’est pas démenti ! Les spectacles nés de cette manière se sont créés avec évidence, bien plus que lorsque, par exemple, on cherche un texte parce qu’on a envie de travailler avec quelqu’un, en général, ça ne marche pas !
Là, il s’agissait de chercher un texte pour une lecture à deux voix, la demande était une correspondance, c’est mon ami Laurent qui m’a dit de regarder « Calamity Jane, lettres à sa fille ». Je ne connaissais pas ce texte, mais dès la première lecture, j’ai su que non seulement il ferait l’affaire pour cette lecture à deux voix, mais que j’en ferais ensuite autre chose, un vrai spectacle… Et ensuite, dans la nuit qui a suivi la lecture, l’idée d’en parler à Greg. Greg Lamazères, alors journaliste à feu la télé toulousaine TLT. Nous nous connaissions depuis plus d’une vingtaine d’années, connaissances de travail, Greg venait, depuis toutes ces années, filmer les générales des spectacles dans lesquels je jouais pour en parler dans ses émissions culturelles, et parfois m’invitait en plateau… Je ne le connaissais pas vraiment, mais je l’appréciais et je savais qu’en plus de ses talents de journaliste, il jouait de l’harmonica, et que c’était même une pointure dans ce domaine.
Alors, au culot, j’ai appelé Greg, et je lui ai exposé mon projet, un spectacle musical, la lecture de ces textes en musique… Greg a lu les lettres, m’a dit que ça l’intéressait mais qu’il fallait qu’on se rencontre pour essayer, voir ce que ça donnerait…
Et depuis, que du bonheur ! Dès notre première rencontre, il y a eu une sorte de magie entre la voix et les instruments, nous avions l’un et l’autre les poils qui se dressaient sur nos bras! Et petit à petit, au fil de nos rencontres, en tricotant ces lettres avec ma voix et ses instruments, ce spectacle est né, en douceur, dans un plaisir partagé…
L’histoire de cette femme, qui écrit à sa fille dont elle a confié l’éducation à un tiers pendant qu’elle continue sa vie de femme libre dans le milieu masculin du far West, avec Buffalo Bill, Jack Dalton et les indiens Sioux continue de toucher le public autant qu’elle nous a touchés à la première lecture.