Léonard de Pourceaugnac quitte sa Limoges natale et « monte »
à Paris pour y épouser une certaine Julie, promise (ou plutôt
vendue) par Oronte, son avaricieux de père.
C’est sans compter sur Eraste, amoureux de Julie et aimé d’elle,
qui fait appel à tout ce qu’il y a de plus crapuleux dans Paris pour
faire échouer cet ignoble projet.
Monsieur de Pourceaugnac n’est jamais entré dans la liste des
oeuvres maîtresses de Molière. Cette pièce est pourtant un
condensé remarquable de tous les sujets chers à l’écrivain.
On y retrouve pêle-mêle les horreurs du mariage forcé, l’avarice
d’un père, ami sans doute d’Harpagon, l’esprit de Scapin, qui
s’incarne ici par Sbrigani (brigand Napolitain) fourbe au grand
coeur prêt à aider les amoureux en détresse.
Les coups montés par Sbrigani ridiculisent ici encore la
puissance arrogante et le langage ampoulé des médecins du
Malade Imaginaire, la préciosité de certains érudits de province,
sans oublier d’autres thèmes, parfois nouveaux, comme celui
du galimatias des avocats bavards et incompétents, ou celui
de la police prête à être soudoyée pour éviter la pendaison du
prétendant, ou bien à le pendre avant tout jugement.
Francis Azéma